Si les relations amoureuses et le couple ont fait l’objet de nombreuses recherches en sciences sociales, peu d’études quantitatives se sont focalisées sur la période de l’adolescence. Cette recherche propose de mesurer et décrire les expériences de couples lors de l’adolescence (avant 18 ans) à partir de données représentatives des adultes et rétrospectives au niveau national (enquête EPIC).
Environ 1/3 des personnes enquêtées déclarent avoir eu une relation de couple « importante » avant leurs 18 ans. La probabilité de déclarer une relation adolescente est plus forte pour les femmes, les personnes ayant grandi dans des ménages recomposés et dans de petites communes. À l’opposé, ni le profil socio-économique du ménage ni la génération ne sont associés à la probabilité de déclarer une relation. Ces relations sont fortement homogames d’un point de vue économique et religieux. Les femmes déclarent un écart d’âge avec le partenaire plus important que les hommes. Environ 1/3 des femmes avaient entre 3 et 10 ans de moins que leur partenaire de l’époque. La mise en couple est par ailleurs très saisonnière. Plus de 40% des couples se forment durant l’été. En moyenne, ces relations sont relativement courtes (6 mois). Mais une part significative de ces relations est durable dans le temps : environ 1/3 sont encore en cours après l’âge de 25 ans.
Ces relations durables se distinguent des autres sur plusieurs points. Elles commencent moins durant l’été, sont plus souvent déclarées par des femmes et surtout, sont celles où la différence d’âge entre partenaires est la plus forte. Enfin, la dernière partie de l’analyse décrit les amours éconduites. 25% des enquêtés déclarent avoir été amoureux avant 18 ans de quelqu’un avec qui ils ne se sont pas mis en couple. Plus souvent déclarées par les garçons, ces non-relations « durent » le plus souvent quelques mois, mais près d’1/4 des individus déclarent avoir été amoureux pendant plusieurs années.
Etudiant·e·s : Radmila Mijatovic (Université de Strasbourg), Alix Pouliquen-Crosato (Université Paris Nanterre), Amandine Vassent (Université de Picardie Jules Vernes), Eugenia Prosperi (Université de Strasbourg).
Encadrant· e·s : Aurélien Dasré (université Paris Nanterre), Julie Pannetier (université Paris Nanterre)